BULLETIN ACADEMIQUE SNES MARTINIQUE n°38 MAI-JUIN 2008

vendredi 4 juillet 2008
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Editorial

Grève du 15 Mai 2008

L’IUFM : c’est fini ?

Dotation Régionale

Violence au collège Trianon et en Martinique

TZR : vous avez dit « bouche-trou » ?

Brèves

CPE – Vie scolaire : bilan de l’année 2007-2008

EDITORIAL

L’année 2007-2008 se termine, et le secrétariat académique peut témoigner que les militants du SNES Martinique ont travaillé d’arrache-pied. Notre présence sur le terrain ne se fait pas sans effort, et, qu’il s’agisse des militants dans les établissements ou de ceux du S3, nous pouvons dire qu’ils méritent un sérieux coup de chapeau.

L’année scolaire écoulée est riche en enseignements sur les enjeux sourds qui se déroulent et sur les stratégies et les perspectives en termes de lutte syndicale.

Tout d’abord il est important de noter que nous sommes sans doute à un tournant en Martinique. Selon le recteur, les diminutions d’élèves vont marquer le pas, en tout cas en collège. Nous devrions donc connaître une certaine stabilité dans les postes et, dès lors, nous devrions pouvoir reconstruire le terrain syndical, faire valoir les prérogatives de l’individu sur l’aveuglement administratif. Depuis 5 ans en effet, les équipes pédagogiques paient un lourd tribut aux économies que le ministère de l’éducation entend faire sur le dos de nos professions. La précarisation de nos métiers est une réalité : de plus en plus de collègues enseignants se retrouvent sur plusieurs établissements, l’enseignement en Segpa tend à se développer parmi les certifiés, les surveillances d’examen et les corrections s’alourdissent d’année en année, la prise en charge financière des nécessaires déplacements des Conseillers d’Orientation psychologues fond comme neige au soleil, sans parler des conditions même de l’exercice de leur profession et des risques de disparition du métier dans le second degré .

Or, pour la première fois, malgré la rudesse des affrontements, malgré la cure d’amaigrissement drastique qui s’est faite, nous pouvons entrevoir une petite lumière au bout du tunnel : les réalités de la politique font que le Président de la République est en difficulté sérieuse, que le ministre de l’Education – battu à Périgueux – n’a guère de légitimité politique, qu’il est usé et ne sert qu’à faire passer de toute force sa potion amère. Or, la publication du livre vert de la réforme de l’Education n’a pas eu lieu. Les provocations du ministre n’ont pas débouché sur un feu de paille mais sur une mobilisation construite et qui se poursuit. Même la « juridiciarisation » d’une gifle – que le Snes évidemment ne saurait cautionner – n’a réussi qu’à mettre en évidence la différence de traitement entre un prof agressé et un élève « battu ». Il est évident que le gouvernement et le ministre sentent que le rapport de force n’est pas en leur faveur. Les mobilisations de mai et de juin ont montré l’importance du mécontentement. Dès lors, le ministre – qui annonce tout de même un plan de suppression de postes colossal pour 2009-2012 – se dit prêt à la négociation.

Restent, en face, les divergences syndicales qui ne résisteront pas à la poussée de la base ! Déjà l’UNSA nationale, pour ne pas être en reste devant les mobilisations du SNES et de la FSU, a lancé l’idée d’une grande manifestation nationale en octobre. Pourquoi pas puisque cette mobilisation pourrait rassembler une profession, voire la fonction publique tout entière au moment de l’examen du budget de la fonction publique ? La levée d’un large front est sans doute un moyen de mettre en échec le gouvernement sur ses tentatives de suppression de la fonction publique. Pour autant, bon nombre de S3 de l’hexagone réclament une mobilisation dès la rentrée ou au plus tard au cours de la dernière semaine du mois de septembre. Le SNES, première organisation syndicale du Second Degré se doit de mener la lutte, encore plus si le terrain est propice à la mobilisation des collègues. Or, on l’a bien vu en Guyane : si la mobilisation est un des facteurs de succès, c’est non pas parce qu’elle permet à certains de « mettre le feu » mais parce qu’un travail de cadrage régulier et minutieux est fait. Les camarades du SNES Guyane ont obtenu gain de cause parce qu’ils avaient raison, qu’ils ONT pu construire leur mouvement, qu’ils ont argumenté sans relâche, et qu’ils représentent une force solide et reconnue.

Aussi, peut-on donc d’ores et déjà se préparer à de fortes actions dès la rentrée. Le SNES Martinique, pour sa part, a toujours considéré – depuis les actions de 2003 – que c’est à la rentrée que les actions sont les plus susceptibles de porter des fruits. Nous disposons alors en effet d’une durée qui joue en notre faveur. Et puis, ce n’est pas à la rentrée que l’on peut imaginer utiliser les professeurs non grévistes du 1er cycle pour remplacer ceux du 2nd cycle et, pour clore rapidement le sujet, la pression du baccalauréat et des autres examens reste encore légère.

Nous devons en effet nous attendre à des mesures sans précédent concernant les lycées et la réforme voulue par le gouvernement, même si ce dernier est d’une habileté redoutable pour faire avaler ses pilules. Grâce en effet à la suppression des IUFM, le ministère économise un nombre particulièrement important de postes et de moyens. En même temps, en diminuant très fortement les redoublements et en augmentant le temps d’encadrement par certains transferts de nos missions, il dégage de nouvelles économies. Parallèlement, le transfert d’un certain nombre d’activités à l’extérieur de la classe par le recours aux heures supplémentaires voire par le recours à d’autres personnels, la mise en œuvre d’une fluidification des parcours , la mutualisation des moyens en lycée (professionnels, techniques et généraux), l’importance du socle au détriment des autres disciplines…bref, l’arsenal des mesures déployées par le ministre, n’a pour but que de faire des économies drastiques en transformant de fond en comble nos métiers et nos missions.

La bataille qui s’annonce doit pouvoir être longue et déterminée si nous voulons l’emporter. Si le gouvernement – qui s’y entend pour diviser – sent la moindre hésitation chez nous, il l’exploitera pour nous écraser et faire passer plus largement encore ses réformes.

Que les vacances qui s’annoncent soient pour tous l’occasion de méditer et de se fortifier.

Yvon JOSEPH-HENRI
Secrétaire académique du SNES Martinique


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