Rentrée 2010 : L’état et les collectivités ensemble pour faire disparaitre l’école publique en Martinique (MAJ du 24 février) ?

Dossier de presse en préparation du CTPA du 23 février 2010
lundi 22 février 2010
par  SNES MARTINIQUE
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SOMMAIRE :

LES DIFFÉRENTS ÉLÉMENTS ET DES POINTS DE REPÈRE POUR MIEUX COMPRENDRE

L’ANALYSE DU SNES MARTINIQUE POUR LE SECOND DEGRÉ

Relais presse suite à la conférence

LES DIFFÉRENTS ÉLÉMENTS ET DES POINTS DE REPÈRE POUR MIEUX COMPRENDRE

1. Le profil des élèves de l’académie

  • L’académie accueille plus d’élèves issus des catégories sociales les moins favorisées par rapport à la moyenne nationale (6.4 % de plus pour les catégories moyennes et 1,5 % de plus pour les catégories défavorisées)
  • Les élèves sont deux fois plus nombreux à avoir un retard supérieur ou égal à 2 ans en collège, 5% de plus en lycée que la moyenne nationale. De manière générale le pourcentage de doublants est largement supérieur dans notre académie.
  • La réussite aux évaluations en entrée de sixième est très en dessous de celle de la France (10% de réussite en moins en Français et en Mathématiques.
  • Des résultats en dessous de la moyenne pour le diplôme du brevet (de 7 à 14 % suivant les années)
  • 5 % d’élèves en moins passent dans la filière générale du lycée et 10 % de plus passent dans la filière technologique en Martinique par rapport à la moyenne française. Notre académie, c’est aussi plus de 5 % d’élèves de 1ère S en moins et 6 % de redoublants en plus.
  • Des résultats au BAC en dessous de la moyenne nationale. (8 % de moins au moins)

2. Les baisses d’élèves et les suppressions d’emploi.

  • Les prévisions du rectorat énoncent 767 élèves en moins pour la rentrée 2010 (dont 180 en collège et 587 en Lycée) et 97 suppressions d’emploi. Le rectorat considère donc que pour 8 élèves en moins, on peut supprimer un emploi de professeur. Si seulement l’inverse était vrai, un emploi de plus pour 8 élèves supplémentaires !
  • Le rectorat et le ministère mentent ou du moins font preuve d’une malhonnêteté affichée. Les futurs professeurs entrant dans le métier (les stagiaires) seront désormais sur un poste complet de 18h, avec une formation minimale. Sans parler de la qualité de la formation, c’est donc bien plus d’emplois perdus en Martinique : 110 emplois !
  • La Martinique est la première académie de France à perdre autant d’emplois par rapport au nombre total de ses employés (-2,69 %) et pratiquement la seule à ne voir aucun poste d’infirmière scolaire créé, aucun poste non plus de médecin scolaire depuis 10 ans, et nous avons perdu plus de 500 postes d’enseignants depuis 2003 alors qu’en 2000 le recteur revenait triomphalement de France avec « 100 postes pour une académie déficitaire » (France Antilles) !
  • 44 classes fermées en collège en 2010, et dans les établissements les plus fragiles. Soit une classe de fermée pour 4 élèves de moins.

3. Les structures qui accueillent les élèves dans l’académie.

  • Le nombre moyen d’élèves par classe s’établira à 24,39 en collège pour la Martinique. La moyenne nationale pour 2009 est de 23,7 (27,6 en lycée général et technologique).
  • 1,5 % de plus de SEGPA dans notre académie. Les professeurs du second degré envoyés dans ces structures pour enfants décrocheurs sont majoritairement débutants, sans diplôme spécifique alors que ces structures sont animés en principe par des maîtres spécialisés du primaire, qui reçoivent une formation spécifique.
  • 1 poste informatique pour 10 élèves en collège en Martinique et pour 6 élèves en France. Et encore… Sont comptabilisés dans notre académie tous les postes (en panne, pour les profs, indisponibles aux élèves, ceux des disciplines). En fait il n’y a aucune structure qui permette un accès libre (mais contrôlé) aux élèves à part les CDI fermés ou très mal dotés. La fracture numérique n’est pas prête de cicatriser…
  • Des bâtiments majoritairement non reliés entre eux par le réseau en lycée.
  • Un réseau extérieur de mauvaise qualité, trop cher et trop lent à la fois du fait des opérateurs mais aussi à cause d’une volonté politique déficiente.
  • Des bâtiments vétustes, tombant en ruine, bruyants, … A suivre.

L’ANALYSE DU SNES MARTINIQUE POUR LE SECOND DEGRÉ.

Lapidaire. Les responsables nationaux et locaux tuent l’école publique en Martinique (par l’école privée aux classes moins chargées que celles du public, et qui dispose de matériels performants, de bâtiments salubres…)

Notre académie connait de grandes difficultés scolaires, sociales et le recteur valide les mesures du ministère.

Ainsi nous perdons des professeurs, des classes, des moyens. Nous n’avons pas d’ordinateurs et nous enseignons illégalement dans des salles sans respect des normes légales…dans un pays soumis à des risques sismiques graves.

Moins de postes, donc moins de formations de stagiaires à l’IUFM de Martinique : veut-on fermer la formation ici ?
Mais le plus scandaleux réside dans la situation des élèves. Faut-il rappeler :

  • que nos élèves non seulement se lèvent bien plus tôt qu’en France métropolitaine (en général à 5 heures voire 4 heures du matin) et qu’ils ne rentrent guère avant 19 heures ?
  • qu’officiellement, ils travaillent tous les jours sur une plage horaire d’ 1 heure de plus qu’en France métropolitaine ?...Et pour quel bénéfice puisque nos résultats sont au baccalauréat inférieurs de 8 à 24 % à ceux de l’Hexagone ? Personne n’entend prendre ce problème à bras le corps : on profite pour aller dans le sens des effets électoraux du ministre de l’Education qui prépare les postures du Président de la République en campagne. Ainsi on ne parle de sécurité que pour évoquer la mise en place d’une équipe mobile de sécurité comme si cela pouvait compenser l’absence de personnels adultes dans nos établissements désertés de leurs Tos et de leurs contrats aidés. Que les internats dits d’excellence ne sont qu’une réponse à combiner à d’autres pour faire réussir nos élèves. On pourrait déjà au moins mettre à leur disposition des salles de permanences surveillées afin qu’ils puissent étudier sans être perturbés par ceux qui n’entendent pas travailler. Dans le même esprit, il faut répartir autrement la journée de travail afin de faire en sorte que nos élèves aient terminé l’essentiel de leur travail scolaire personnel en sortant de leur établissement.
  • que lorsque nos prépas économiques ont 100% de reçus il ne s’agit que de 15 élèves ? Est-ce un taux en rapport avec nos capacités potentielles ?
  • que 300 à 600 élèves sortent du système sans la moindre formation véritable ?
  • que le bâti de nos lycées est dans une situation dramatique ? l’insalubrité le dispute à la dangerosité et nous accusons directement la Région d’incurie en la matière !
  • que la sécurité n’est guère pratiquée : les registres d’Hygiène et de sécurité ne sont généralement pas disponibles, les exercices de sécurité sont loin d’être tenus dans tous les établissements et l’on joue en permanence avec la vie des usagers de l’école. Tout ceci augure mal de l’autonomie des EPLE en marche ! Difficile pour nous de ne pas considérer que cette marche forcée vers des réformes à tout prix n’a d’autre enjeu que politique et – à ce stade – idéologique.

Le SNES entend réunir les hommes politiques de bonne volonté et les autorités concernées – nous n’osons dire compétentes ! – pour établir un plan d’urgence en plusieurs parties :

1. Étude du bâti quant à sa résistance anti sismique.

2. Étude des conditions véritables d’accueil des élèves, des handicapés. Personnels disponibles – sur combien d’heures ? – pour l’encadrement des élèves handicapés. Etudes des accès handicapés moteurs autres que les ascenseurs ! Recensement des salles d’études surveillées et du personnel disponible sur la journée.

3. Étude de la salubrité des établissements d’enseignement. Est-il normal que nous atteignions l’insalubrité dans un certain nombre d’établissements lorsqu’en plus la sécurité est remise en cause ?

4. Mise en place d’un réseau d’observation quant à l’évolution favorable de la réussite des élèves. Rallongement si nécessaire des cycles afin de permettre à chacun d’avancer à son rythme

5. Plan d’informatisation des établissements scolaires du second degré :

  • Mise en place d’animateurs véritables capables d’entraîner l’ensemble de la communauté scolaire
  • Réalisation de protocoles pour faciliter la gestion de l’informatisation dans les établissements (gestion du parc des imprimantes, choix à privilégier et à éviter, gestion des licences, sauvegarde des logiciels sensibles….entretien, remise à niveau de l’ensemble du parc…)
  • Réalisation de protocoles d’équipements informatiques minimum de base
    • Engagement des différentes parties prenantes
    • à assurer la fourniture d’un parc complet d’ordinateurs à chaque établissement
    • à en assurer le renouvellement au minimum tous les 5 ans
    • à assurer la fourniture des logiciels nécessaires aux différents personnels
    • à assurer le câblage complet des établissements et leur connexion sur internet avec toutes les protections nécessaires pour permettre un véritable fonctionnement autonome en réseau des établissements scolaires
    • à mettre à disposition / ou a fournir le personnel technique nécessaire à la maintenance des équipements informatiques et des réseaux.
  • Plan de remise en route des classes relais avec mise à disposition du personnel nécessaire. Mise en place de 2 classes relais supplémentaires.

6. Action spécifique en direction du personnel contractuel de l’Education.

  • Le SNES Martinique réclame un véritable plan de sauvetage des personnels précaires qui ne disposent pas du Master.
  • Formation spécifique pour l’accès aux Master et la préparation des concours de la fonction publique.
  • Pour permettre à ces personnels de se mettre à niveau, nous réclamons un salaire de formation qui permette d’assurer 9 heures d’enseignement payées 18 heures, afin d’une part de permettre à un plus grand nombre de disposer d’un emploi, mais en même temps d’obliger tout le monde à passer un master pour assurer son avenir.
  • Mise en place de concours réservés et d’une manière générale d’un plan de titularisation.

7. Dénonciation de la précarisation des personnels titulaires, refus des remplacements et de toute charge supplémentaire imposée aux personnels hors de leur statut et de leurs compétences – surveillances et/ou orientation, organisation d’épreuves internes à l’établissement, réunions de concertation, etc…. Il nous apparaît en effet fondamental que chacun prenne ses responsabilités. L’efficacité de nos missions repose sur la bonne connaissance de nos tâches et non le saupoudrage d’un ensemble de missions visant à désorganiser nos services en favorisant le démantèlement de l’éducation publique.

8.Revendication de création de postes de documentalistes dans tous les EPLE avec de véritables moyens en budget et en formation

L’épisode des contrats aidés a permis aux Martiniquais de comprendre de quoi il est réellement question en termes d’emplois publics : l’Etat et les collectivités se désengagent. Or dans un pays où 42 % des actifs sont des fonctionnaires, la disparition de l’emploi public ne peut manquer d’avoir des conséquences épouvantables sur l’emploi d’une part mais d’autre par aussi sur l’équilibre social et culturel. Le choix du statut fait le 10 janvier ne doit pas nous faire abdiquer de nos revendications citoyennes. L’emploi existe si l’on veut lui donner une réalité. Mais il ne saurait être acceptable que l’Education nationale ne soit que le prétexte à occuper des sans-emplois pour leur donner l’illusion d’avoir une chance de s’en sortir. L’Etat et les collectivités peuvent, conjointement s’engager à développer l’emploi. Cela ne mange pas de pain. Si en plus les deux structures sont compétentes, on ne pourra qu’y gagner. Il faut de la volonté d’abord et de réels talents.

Mise à jour du 24 février

Relais presse suite à la conférence :

Article France Antilles du 23 février

« On ne prend pas en compte nos spécificités »

LE SNES JOUE LA CARTE POLITIQUE. Alors que le Comité technique paritaire académique se tient aujourd’hui, les prévisions de l’administration rectorale concernant des chiffres pour la prochaine rentrée paraissent déjà « inacceptables » pour le Snes/FSU. « 97 postes seront supprimés pour la rentrée 2010. Pour 8 élèves en moins, on supprime un poste de professeur. Nous rejetons cette nouvelle ponction de l’académie » , s’est inquiété Yvon Joseph Henri, un des secrétaires adjoints du syndicat enseignant. Lire la suite.


Extrait du Journal de RFO Radio du 20 février

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Extrait du Journal de RCI 7h du 23 février

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Extrait du Journal de RCI 13h du 23 février

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Extrait du Journal d’ATV du 24 février


Rentrée 2010 catastrophique selon le SNES Martinique

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