BULLETIN ACADEMIQUE SNES MARTINIQUE n°39 SEPT-OCT 2008
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Editorial
Compte rendu des CAPA
Réforme des lycées : ça sent bon le crétin.
TZR
L’IUFM, l’UAG et les 1001 textes
Devrons-nous arrêter de travailler pour garder nos enfants ?
Heure de vaisselle, ou quand le linge sale commence à sentir mauvais
Informations diverses
EDITORIAL
La crise financière qui bat son plein a au moins un avantage : elle témoigne de la profonde incapacité des dirigeants actuels à gouverner le pays.
Le gouvernement, après avoir mis à sac les finances des particuliers se retrouve pris à contre-pied par une crise majeure qu’il n’avait pas même imaginée. Une telle incompétence est criminelle. Tout le monde a conscience que le pays est exsangue, et dans cette situation, la Martinique – après Dean et le séisme, avec son taux de chômage endémique – se retrouve encore plus mal. Ironie du sort, alors qu’on met à mal toute la fonction publique, on nationalise la banque Dexia en devenant majoritaire dans son capital. Au moment où le Président de la République poussait pour en finir avec la fonction publique, le plan américain – rejeté (et pour cause !) par le Congrès – consistait à nationaliser les banques !
On comprend qu’on puisse être amer devant ce gâchis d’apprentis sorciers qui jouent à la roulette russe avec l’argent du contribuable.
En Martinique, la rentrée – même si elle est vécue dans la plupart des établissements comme moyenne, voire acceptable-, est préoccupante pour le SNES Martinique.
Les moyens en personnel sont à l’étiage le plus bas.
La vie scolaire fait encore illusion mais nous assistons à la disparition des derniers Mi-SE. Malgré quelques recrutements supplémentaires et la prolongation jusqu’en décembre des contrats aidés en poste en juin, la situation ne laisse pas d’inquiéter les collègues CPE qui se demandent comment ils pourront faire face devant les départs annoncés. Conscient du malaise, et des risques d’explosion, le rectorat fait vérifier dans les collèges et lycées que les Assistants d’Education font bien 41 heures et non 35,30 heures comme ils en avaient l’habitude .
Du côté des personnels Tos, c’est encore pire, notamment dans les lycées. La Région a sabré dans le personnel dès la fin du mouvement des contrats aidés, refusant de réembaucher bon nombre de collègues affectés aux espaces verts. On comprend maintenant pourquoi puisque la Région a décidé d’ « externaliser » (c’est-à-dire de privatiser) les services d’entretien général et des espaces verts des établissements publics.
Quant aux affectations, elles ont révélé le grand désert des postes, 56 collègues TZR étant restés non affectés après le 1er septembre, les affectations se faisant au compte goutte et souvent sur des supports qui ont disparu à l’arrivée des intéressés dans les établissements. Que dire dès lors des contractuels !
Si on se tourne vers le bâti, on aborde là aussi un sujet qui fâche. Les élèves du lycée Pernock ont manifesté leur mécontentement
Enfin, au gré des questions de nos collègues, on découvre que le ministère a supprimé en juin 2008 la prime allouée aux collègues arrivés depuis 5 ans au dernier échelon de la hors classe par exemple…et, tout dernièrement, ce sont les bonifications des retraites d’Outre Mer que le gouvernement a tenté subrepticement de supprimer avec effet rétroactif. Heureusement, là encore la mobilisation de la FSU des DOM a permis de faire échouer ce mauvais coup.
Dans un tel contexte, on comprend que les collègues aient tendance à se sentir ébranlés, inquiets et comme sonnés. Mais c’est dans les crises qu’il faut au contraire se préparer à manifester. C’est dans les crises qu’il faut se mobiliser avec le syndicat pour faire échouer un gouvernement en difficulté. C’est dans les crises aussi qu’il convient de renforcer la représentativité du syndicat : les mesures anti-syndicales du gouvernement ont pour but de fragiliser la profession pour mieux la détruire. La première réponse est dans le vote des personnels aux élections professionnelles, vote massif derrière le syndicat directement attaqué par le pouvoir parce qu’il défend avec acharnement les personnels.
Yvon JOSEPH-HENRI
Secrétaire académique du SNES Martinique
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