Déclaration du SNES Martinique à la CAPA de la Hors-classe des certifiés
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Le SNES Martinique tient à rappeler que la CAPA, comme son nom l’indique est paritaire. Cela devrait signifier que l’avis qu’elle émet, après un vote collectif, devait s’imposer au recteur sauf à condamner tout paritarisme.
C’est pourquoi le SNES Martinique entend élever une vive protestation concernant le « dé-tricotage » dont a fait l’objet, de la part du recteur, le travail réalisé l’année dernière par la CAPA de la Hors-Classe des Certifiés. Nous rappelons donc au recteur actuel qu’il risque de se retrouver devant des chaises vides et une opposition radicale du SNES dès lors que le paritarisme ne serait plus qu’une coquille vide servant de prétexte à une pseudo-concertation avec les représentants des personnels.
Nous nous élevons aussi contre les rumeurs qu’un certain nombre de membres de cette CAPA – inspecteurs et chefs d’établissement notamment –ont fait circuler selon lesquels le syndicat aurait défait le travail des chefs d’établissement et des IPR pour placer ses copains. Faut-il rappeler que ce que réclament les syndicats comme le SNES, c’est justement de rompre avec des phénomènes de cour ou d’affidés particulièrement forts en Martinique, au profit du droit, et du seul droit ? C’est d’ailleurs pourquoi nous comprenons mal qu’on superpose aux échelons qui régissent nos carrières, et qui dépendent d’ailleurs des notations tant administratives que pédagogiques – donc chefs d’établissement et des inspecteurs – une sorte de sur-notation inventée de toutes pièces et qui témoigne d’ailleurs de son injustice profonde.
Cette notation conjointe des chefs d’établissement et des IPR, par quelque bout qu’on la prenne, ne signifie rien, elle n’a aucun sens.
Elle ne signifie rien d’abord parce qu’elle diverge souvent – pour un même chef d’établissement – de la notation administrative habituelle qu’il peut attribuer à une même personne. A quoi donc est due cette différence sinon que l’une est communiquée directement à l’intéressé, tandis que l’autre est à découvrir et permet une promotion qu’on entend ne réserver qu’à quelques proches ?
Elle ne signifie rien ensuite parce que toutes les analyses que nous avons faites sur les chiffres de ces notations, depuis 5 ans, témoignent de leur manque flagrant de fiabilité.
Comment en effet expliquer que les collègues des collèges soient quasi systématiquement moins bons que ceux des lycées ? Comment expliquer que tel collège soit composé des plus mauvais professeurs de l’académie quand ses résultats sont loin d’être les pires ? Comment comprendre qu’au changement d’IPR dans une discipline ou de chef d’établissement dans un même EPLE, on assiste à une rupture de courbe quand il s’agit des mêmes professeurs ? Tout montre dès lors que les notations pédagogiques et administratives fournies par IPR et chefs d’établissement dépendent plus de celui qui note que de celui qui est noté.
D’ailleurs, à la fermeture d’i-prof, 50% des avis des chefs d’établissement faisaient défaut, preuve que ces derniers n’avaient pas fait leur travail dans les temps. Il a fallu rouvrir le serveur et les rappeler à leur devoir pour obtenir qu’augmentent le nombre de collègues évalués, avec le sentiment suspicieux pour ces derniers que la qualité et le sérieux de ces évaluations n’étaient peut-être pas au rendez-vous....
Et l’on viendra nous parler d’harmonisation, comme l’année dernière un chef d’établissement commissaire paritaire ? Où et quand ?
Non ! Il faudra bien que l’on revienne sur le poids de cette notation inique par rapport à la carrière – lissée dans le temps – de nos collègues, véritable photo de leur mérite. Le SNES Martinique prend acte de cette diminution légère du barème à la hors classe de 2 fois 50 à 2 fois 40 ; mais le poids événementiel et peu cohérent de ce barème reste bien trop lourd encore pour que nous ne continuions pas à le dénoncer et de demander son abaissement sensible (certaines académies utilisent deux fois 25). Le véritable sens de la hors classe consiste à permettre de reconnaître à un bon et loyal serviteur arrivé au sommet de son indice la possibilité de poursuivre sa progression et de partir à la retraite avec un salaire plus confortable.
Qu’on nous comprenne bien, nous ne dénonçons pas la note mise par tel ou tel acteur du système, puisqu’après tout on lui demande de noter et que sa note dépend au fond de lui-même. Ce que nous nous échinons à démontrer est le caractère totalement fantaisiste du système qui, pour détruire ce qui a émergé d’une longue et patiente construction paritaire, prétend se fonder sur une appréciation individuelle au mérite où les seuls paramètres restent ceux de deux individus dont les éléments de mesure sont totalement subjectifs et contestables.
Une fois encore, nous ne terminerons pas cette déclaration sans un hommage appuyé au travail dévoué, solitaire et difficile du fait de moyens humains en constante diminution, de nos collègues du rectorat sans lesquels rien ne pourrait se faire.